Concilier investissements et lutte contre le changement climatique

Quand on parle de climat, on pense évidemment au réchauffement climatique. On sait désormais de source scientifique que l’activité humaine a un effet sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoquant entre autres la montée des températures à la surface de la terre. Les accords de Paris de 2015 ont acté une ambition de limiter l’augmentation de la température à 2° voire d’aller vers l’objectif de 1,5° par rapport à l’ère préindustrielle à l’horizon 2100. Qu’est- ce que cela signifie et en quoi puis-je être acteur du changement, en tant qu’investisseur ?

Revenons sur quelques notions…

Les émissions de Co2 sont induites en grande partie par la combustion de charbon, de pétrole et de gaz (combustibles fossiles), mais aussi par la déforestation et la production de ciment ou d’autres procédés industriels. Voici la répartition, quand on retranscrit ces sources selon les secteurs d’activité (tiré du dernier rapport en date du GIEC - Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) :

Emissions de gaz à effet de serre mondiales par secteur économique, en 2010 - 50Gt CO2eq - Sources : GIEC (2014)

Passons maintenant aux placements…

Il faut bien avoir conscience qu’investir dans un portefeuille, c’est investir – en fonction de ses objectifs et de son profil de risque - dans un ensemble d’émetteurs qui ont des activités ayant un impact sur le réchauffement climatique. Soyons clair : tout portefeuille, tout indice, a par conséquent une contribution au réchauffement climatique.

Si l’on veut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique au travers de ses choix d’investissement, outre la réflexion sur l’allocation d’actifs selon son objectif et son profil de risque, on peut s’interroger sur la manière dont les agents économiques que l’on se propose de financer s’engagent eux-mêmes en faveur du climat.

Plusieurs choix possibles…

Si l’on souhaite bénéficier des opportunités qui émergent dans ce secteur de la transition écologique et soutenir spécifiquement ces secteurs, on peut privilégier des solutions d’investissement qui suivent cette thématique. Et selon ses objectifs et son profil de risque, on pourra, par exemple, choisir des fonds en actions à thématique environnementale, ou encore des fonds obligataires spécialisés sur les Green bonds⁽¹⁾.
Si l’on préfère ne pas réduire sa thèse d’investissement à quelques secteurs, mais rester bien diversifié sur tous les secteurs, on peut regarder des solutions ISR (Investissement Socialement Responsable) dont l’objectif durable sera la réduction des gaz à effet de serre. Toutes les grandes entreprises sont en effet tenues maintenant de publier leurs données carbones. Certaines s’engagent même à les réduire sensiblement. Ainsi, avec ces données, le gérant du fonds est en mesure de piloter les émissions agrégées à l’échelle du portefeuille d’investissement.
Si l’on est en mesure d’absorber une perte en capital hors frais sur ses investissements, on peut aussi investir sur le secteur du non - coté dans des entreprises développant des énergies renouvelables par exemple, ou des fonds de Private Equity de thématique climat.

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⁽¹⁾Green bonds : Une green bond, terme que l'on traduit par obligation environnementale, est une émission obligataire que lance une entreprise, une organisation internationale ou une collectivité locale sur les marchés financiers pour financer un projet ou une activité à bénéfice environnemental. Les green bond se développent particulièrement depuis 2013 en France et partout dans le monde.

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