Weekly Update - Banques centrales : dans l’attente de réassurances printanières
La Banque Centrale Européenne (BCE) a maintenu ses taux d’intérêt directeurs stables lors de la réunion de mars, et il est probable que la Réserve fédérale et la Banque d'Angleterre (BoE) fassent de même lors de leurs réunions la semaine prochaine. Le statu-quo de la BCE s’est accompagné d'une communication laissant la porte ouverte à un début de cycle de baisse de taux à la fin du printemps compte tenu la baisse de l'inflation, cycle qui restera progressif. Au Japon, les attentes de normalisation de la politique monétaire s’accélèrent.
BCE : une porte ouverte sur une première baisse de taux en juin. Lors de sa réunion du 7 mars, la BCE a maintenu sa politique monétaire inchangée, avec le taux d’intérêt de la facilité de dépôt à 4% et le taux d’intérêt de refinancement à 4,5%. Si cette décision était très largement anticipée par les investisseurs, la révision baissière des projections d’inflation pour 2024 et 2025 (à 2,3% et 2% respectivement) ainsi que les déclarations lors de la conférence de presse de la présidente de la BCE, Mme Lagarde, ont suggéré que la BCE commencerait son cycle de baisse de taux lors du comité de juin. En effet, tout en constatant la détente de l’inflation, Mme Lagarde a dit qu’elle attend d’« avoir beaucoup plus d’information disponible en juin » pour commencer à diminuer les taux. Ces éléments confirment notre scénario d’une première baisse de taux d’intérêt à la fin du printemps. Nous estimons que la BCE restera progressive et ne procédera au total qu’à 3 baisses de taux en 2024. Mme Lagarde a en effet aussi mentionné que la dynamique des prix des services n’est pas encore compatible avec une inflation stabilisée à 2% (graphique 1).
Fed : un statut quo et une perspective de baisse de taux au printemps. S’il est largement attendu que la Fed maintienne de taux à 5,25-5,5% lors du comité du 20 mars, les principaux enjeux de ce dernier seront la mise à jour du scénario économique de la Fed ainsi que les perspectives des membres du comité de politique monétaire sur le calendrier du cycle de baisse de taux. Nous estimons que la Fed va aussi procéder à une première baisse de taux en juin et continuer sur un rythme prudent. En effet, l’inflation continue de diminuer progressivement (2,8% en février), ce qui reste en ligne avec le scénario économique de la Fed de décembre 2023 où celle-ci tablait sur 3 baisses de taux. Cependant, l’inflation des services toujours au-dessus de la moyenne pré-Covid et en accélération depuis deux mois, ainsi qu’une activité toujours résiliente conduira à la Fed à maintenir une tonalité prudente.
BoJ : un début de normalisation attendue. A l’encontre des autres banques centrales, la Banque du Japon devrait commencer à normaliser sa politique monétaire après plus d’une décennie de politiques non conventionnelles. Les investisseurs s’attendent notamment à la fin de la politique de taux négatif et à une poursuite de l’assouplissement du mécanisme de contrôle de taux. Cette normalisation intervient dans un environnement où l’économie japonaise donne enfin des signes de sortie de la déflation, avec une inflation sous-jacente qui a atteint 2% et des négociations salariales qui pourraient mener à des hausses de salaires de 5%.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer les chiffres d'inflation américains ainsi que les chiffres de la production industrielle européenne :
L’inflation totale et sous-jacente américaine de février ont surpris le consensus, avec une progression de l’IPC de 3,2% et 3,8% sur un an respectivement, alors que les attentes étaient de 3,1% et 3,7%. Ces chiffres confirment la décrue de l’inflation, mais témoignent du ralentissement du rythme de désinflation, avec une composante des services qui reste forte. Ces chiffres devraient conduire la Fed à garder une tonalité prudente lors de la réunion du 20 mars.
La production industrielle en zone euro a enregistré une forte contraction en janvier, reculant de 3,2% par rapport à décembre 2024. Une grande partie de cette baisse est attribué à la forte contraction de la production en Irlande (-29% sur un mois), dont les données sont très volatiles en raison de la forte présence des entreprises multinationales (du fait des droits de propriété intellectuelle notamment). Cependant, les principales économies affichent elles aussi une faible dynamique industrielle, avec une contraction en janvier pour la production en France de 1% m/m et une faible progression de 0,6% en Allemagne.
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