Tendances #2
Les street-artists inspirés par la pandémie.
À Bristol, La Jeune Fille au tympan percé de Banksy s’est vue soudainement parée d’un masque chirurgical. À São Paulo, le muraliste brésilien Eduardo Kobra a affiché sur les murs de sa résidence une fresque de 6 x 3mètres représentant cinq enfants masqués, en train de prier, en référence aux cinq religions (photo). Partout dans le monde, la Covid-19 inspire les street-artists, qui détournent des oeuvres existantes ou en créent de nouvelles. C’est toute une culture collective, faite de masques, de gel hydroalcoolique, de rouleaux de papier toilette et de bouteilles de Corona, qui est en train de naître, dans l’espoir et l’humour.
Le jeu
Le renouveau du Puzzle
De six pièces à plusieurs milliers, il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts...
Avec le confinement, les puzzles sont sortis des placards pour s’afficher fièrement sur les réseaux sociaux. Les ventes ont explosé au point que les sites en ligne ont dû réduire les jours et heures de commande. Au-delà des problèmes d’approvisionnement et de livraison, la demande est telle que l’offre ne suit plus. Il faut en effet dessiner les pièces à la main afin qu’il n’y ait pas deux pièces identiques. La conception d’un nouveau puzzle prend ainsi plusieurs semaines. Un jeu de patience pour les joueurs comme pour les fabricants.
De la dentelle pour sauver les coraux
C’est une drôle et merveilleuse hypothèse qui est à l’origine du projet Corail Artefact. Celle de l’artiste Jérémy Gobé, qui découvre, à l’occasion de l’édition clermontoise du Festival international des textiles extraordinaires, la dentelle du Puy-en-Velay. Elle ressemble au squelette corallien, matériau qu’il connaît bien pour l’utiliser dans sa pratique artistique. Et si cette dentelle pouvait servir de substrat pour capter les larves de coraux et régénérer les récifs, en lieu et place du plastique et du béton ? Les tests en laboratoire s’avèrent concluants, et Jérémy Gobé a décidé de créer un projet alliant art, science, industrie et éducation, pour sauver la grande barrière de corail, située au large de l’Australie.
Un "parc-chipel" dans le port de Copenhague
CPH-Ø1. Ce n’est pas le frère de R2-D2 mais un nom de code pour désigner le premier espace public flottant dans le port de Copenhague. Un prototype mis à l’eau en 2018, qui a séduit les Copenhaguois et reçu de nombreux prix. Deux ans plus tard, c’est tout un archipel végétalisé et arboré qui se construit dans la capitale danoise. Avec toujours aux commandes l’architecte australien Marshall Blecher et les designers du studio danois Fokstrot, le projet comprend une nouvelle île, elle-même constituée d’une dizaine de petits îlots reliés entre eux, et deux autres îles, plus petites.
Cette initiative à but non lucratif a pour objectif de créer un « parc-chipel » accessible aux pêcheurs, promeneurs, baigneurs, plongeurs... et propice à la prolifération d’oiseaux, d’algues, de poissons et de crustacés, qui y trouveront un refuge ou un abri.
L'IA
Un dispositif anti-plagiat musical
Pour éviter la myriade de procès en plagiat et contrefaçon dans le monde de la musique, la plateforme de streaming Spotify développe une intelligence artificielle capable de détecter les similitudes entre deux morceaux, avant publication.
Le logiciel pourrait analyser la partition en temps réel et repérer d’éventuels segments similaires avec des œuvres existantes. Destiné aux auteurs- compositeurs, ce programme pourrait ainsi prévenir d’éventuels emprunts involontaires, avant qu’il ne soit trop tard.
Retours aux sources
Un œuf dans un nid de verdure. C’est la vision du confinement idéal pour l’architecte d’intérieur Sybille de Margerie, qui a imaginé ce « cocon de luxe » au printemps 2020, dans un exercice libre. Pour elle, le bien-être est un luxe et ce cocon est l’endroit pour se ressourcer, se lover, être en harmonie avec soi et la nature, fuir la ville inquiétante. L’idée de l’œuf s’inspire du symbole chinois du yin et du yang et joue sur les oppositions : clair/obscur, jour/nuit, intérieur/extérieur, repli sur soi/ouverture aux autres. Conçu comme une extension, le projet de Sybille de Margerie s’adapte à un établissement hôtelier comme à une résidence secondaire, et s’apprécie tout autant sans confinement...
Avihonte
Mot-valise français, l’« avihonte » signifie la honte de prendre l’avion pour des raisons environnementales.
Ce sentiment de culpabilité peut être ressenti par des personnes informées et sensibles à la protection de l’environnement. Que ce sentiment soit suivi ou non d’actions individuelles concernant le fait de prendre l’avion, l’avihonte s’intègre dans une plus vaste tendance : le « köpskam », qui signifie la honte (« skam ») d’acheter ou de consommer (« köp ») en suédois.
Pédaler au dessus de la forêt
En Belgique, une piste cyclable hors du commun a vu le jour... dans les arbres. Porté par le bureau d’architectes De Gregorio & Partners et par les architectes paysagistes de Buro Landschap, ce projet, baptisé Cycling through the Trees, s’est installé dans une forêt de la province de Limbourg. Perchée à 10 mètres au-dessus du sol, cette piste cyclable circulaire offre aux visiteurs, en quête de nature, 700 mètres de traversée au milieu des feuillages et le sentiment de ne faire qu’un avec la forêt. Une piste qui se veut également écologique dans sa conception puisqu’elle ne repose pas sur du béton, mais sur des centaines de pieux en bois. De plus, les arbres retirés pour ce projet ont été replantés plus loin.
La découverte
Une peau artificielle sensible à la douleur
Des chercheurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne (Australie) ont mis au point une peau artificielle qui réagit à la douleur de la même manière qu’une peau humaine. Encore à l’état de prototype, le dispositif imite la réponse de rétroaction quasi instantanée du corps humain, face aux sensations de douleur liées à la pression, à la chaleur ou au froid. Cette innovation majeure ouvre la voie à des applications biomédicales comme le développement de prothèses plus performantes ou des gre es pour les grands brûlés. Elle pourrait aussi intéresser la robotique en permettant une interaction tactile plus fine entre robots et humains.
Un vélo électrique inspiré de la première Harley
Harley-Davidson se lance dans le vélo à assistance électrique(VAE) en puisant dans son passé légendaire. Avec son cadre noir, sa selle en cuir à ressorts, sa transmission par courroie et ses larges pneus blancs, le Serial1 rappelle furieusement le Model1, la toute première moto de la célèbre firme de Milwaukee, en 1903 ! Si le premier constructeur au monde de grosses cylindrées est resté discret sur le destin de ce prototype iconique, il a déjà annoncé la commercialisation de quatre modèles de VAE à vocation urbaine : le Mosh/Cty, ainsi que le Rush/Cty, qui sera décliné en trois versions. Ces modèles sont déjà disponibles en précommande, en Allemagne et aux États-Unis. Avis aux amateurs d’équipées citadines.