Weekly Update - Une croissance favorable annoncée au T2, mais le doute persiste sur l’inflation américaine
La semaine a été marquée par la publication d’indicateurs d’activité, notamment des indicateurs avancés pour le mois d’avril, à la fois en Europe et aux Etats-Unis. Ces données confirment notre scénario d’une croissance positive, avec des disparités qui se maintiennent entre régions. Dans ce contexte, les taux d’intérêt de long terme creusent leur écart.
En zone euro et au Royaume-Uni, les indicateurs confirment une croissance modeste et la détente progressive de l’inflation. Les enquêtes auprès des directeurs d’achat (indicateurs PMI) du mois d’avril plaident pour une nette amélioration de la conjoncture dans le secteur des services en Europe qui compense la nouvelle dégradation dans le secteur manufacturier. Au total l’indice progresse en zone euro (à 51,4 après 50,3) et au Royaume-Uni (54 après 52,8). Au niveau des enquêtes nationales, l’amélioration est confirmée en Allemagne au regard de l’indicateur IFO, tandis qu’en France, le climat des affaires mesuré par l’INSEE – plus complet en termes de couverture sectorielle que l’enquête PMI – montre un climat des affaires quasi-stable. Les composantes prix de ces enquêtes montrent un léger rebond, conforme avec notre scénario de détente seulement progressive de l’inflation.
Une activité américaine un petit peu moins vigoureuse mais des questions sur la vitesse de baisse de l’inflation. La première estimation de croissance américaine du premier trimestre a été publiée en dessous des attentes, à 1,6% en rythme annualisé (après 3,4% au T4.23). Cette faiblesse peut être relativisée. Tout d’abord, ces chiffres sont l’une des vraies premières mauvaises surprises du côté des données américaines depuis le début de l’année. Ensuite la demande interne privée, ie. la demande des ménages et entreprises, reste dynamique ; ce sont les dépenses du gouvernement et les exportations qui ont pesé sur la dynamique. Enfin, c’est une première publication, basée sur des données préliminaires et des estimations et qui peut donc être révisée au cours des mois à venir. De son côté, l’enquête PMI d’avril confirme que la dynamique d’activité reste favorable même si en légère modération. Outre ces données d’activité, le déflateur des prix à la consommation (indice d’inflation privilégié par la Réserve fédérale) montre le maintien de tensions (à 2,6% sur un an, avec la poursuite du rebond de l’inflation des services à 4%).
Les taux longs s’écartent en lien avec la désynchronisation attendue des baisses des taux des banques centrales. Les données publiées cette semaine restent cohérentes avec une activité économique mondiale sur une tendance globalement favorable en 2024, et le maintien de dynamiques différentes selon les régions. Les doutes laissés par les derniers chiffres d’inflation américaine ont cependant encouragé la poursuite de la révision de trajectoires des baisses des taux. Les marchés monétaires anticipent dorénavant à peine plus qu’une baisse de taux de la part de la Réserve fédérale d’ici la fin d’année (en décembre), tandis qu’ils continuent de prévoir près de trois baisses côté BCE et près de deux pour le BoE. Par propagation, l’écart entre les taux à 10 ans entre les Etats-Unis et l’Allemagne continue de s’accentuer depuis plusieurs semaines, entraînant une appréciation du dollar face aux devises européennes.
Dans les événements marquants de la semaine, nous avons choisi d'évoquer la décision de la banque centrale japonaise ainsi que les premiers résultats d'entreprises :
Comme attendu par le consensus, la Banque du Japon n’a pas changé ses taux directeurs qui restent à 0,1%. Etant prévenus que la remontée des taux japonais serait prudente, les investisseurs attendaient des possibles mesures de soutien pour le yen, au plus bas face au dollar depuis 1990. Finalement, la BoJ n’interviendra pas pour le moment pour soutenir sa devise et maintien son programme d’achat de titres souverains. A la suite de cette réunion, la parité USD/JPY a augmenté à 156,6.
Les résultats des entreprises aux Etats-Unis et en Europe sont à l’actualité sur les marchés. Près de 40% des entreprises américaines ont publié leurs résultats, qui s’avèrent pour la plupart positifs, leurs profits surprenant de 10% à la hausse les attentes. En Europe, le constat est plus mitigé, les profits étant supérieurs aux attentes de 6,5% mais leur rythme de croissance ralentissant fortement (-7%). Le secteur de l’énergie se démarque par des baisses de résultats sur l’année liées à la baisse des prix de l’énergie et notamment du gaz. Néanmoins, avec une majorité de surprises positives, les entreprises confirment la bonne tenue des économies développées, et notamment de la consommation des ménages.
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