Parlons Démocratie : diffuser la connaissance des institutions démocratiques

Parlons Démocratie a fêté ses 5 ans cette année. Comment est née l'association ? 

Celle-ci a été créée en 2020 par un groupe de fonctionnaires parlementaires désireux de transmettre leurs connaissances et leur expérience des institutions publiques aux jeunes générations. Elle est née du constat de la fragilité de nos démocraties, dont les symptômes sont la montée de l’abstention, notamment chez les jeunes, la défiance croissante des citoyens envers les institutions démocratiques et judiciaires, la polarisation des opinions politiques ou encore la réduction des espaces de réel débat public. Les fondateurs de l’association avaient la conviction que l’éducation était l’une des des solutions face à ces défis, et qu’ils devaient aller en personne à la rencontre des jeunes pour les aider à comprendre le fonctionnement démocratique et celui des institutions qui peuvent parfois paraître abstraites et lointaines. 

Comment Parlons Démocratie intervient auprès des jeunes ? 

Nos interventions reposent toujours sur une approche participative et prennent la forme de simulations de débats parlementaires, de procès, de conseils municipaux ou encore de rencontres avec des professionnels des institutions publiques. Nous proposons également aux jeunes de participer à la réécriture des règlements intérieurs de leurs établissements. 
Ces formats, animés par des magistrats, fonctionnaires territoriaux et européens, fonctionnaires parlementaires, permettent aux jeunes de comprendre concrètement la démocratie en action. L’association intervient majoritairement directement dans les établissements scolaires, en faisant venir les professionnels des institutions dans les salles de classe.  Elle permet aussi aux jeunes de découvrir in situ des institutions en organisant des visites ou des événements au sein des grandes institutions publiques. 

Quels sont les impacts que vous percevez dans les classes qui suivent votre programme ? 

En dévoilant les coulisses des institutions avec des personnes qui les connaissent de l’intérieur, nous voulons éveiller chez les jeunes une curiosité et une confiance dans leur capacité à façonner l’avenir démocratique. Nous observons un réel intérêt des jeunes pour ces questions. Grâce aux actions menées sur le terrain, les élèves acquièrent une meilleure connaissance du fonctionnement des institutions, développent leurs capacités d’expression de leurs opinions, d’argumentation, de capacité d’écoute et de débat. Elles leur permettent également de découvrir les métiers liés à la vie démocratique, notamment les métiers du droit et de la justice, ce qui éveille régulièrement des vocations professionnelles ! 

Quelles sont vos prochaines priorités ? 

Nous souhaitons poursuivre notre développement sur l’ensemble du territoire national en créant des antennes locales en régions et en Outre-mer. Il nous parait très important d’intervenir avec des professionnels des institutions au niveau local et auprès de publics qui sont structurellement plus éloignés de ces enjeux, notamment dans les territoires ruraux et les établissements scolaires situés en réseau d’éducation prioritaire. Notre ambition est qu’un maximum de jeunes puissent bénéficier de notre accompagnement et ainsi prendre part active à la vie démocratique ! Après avoir sensibilisé 16 000 jeunes en 2024, nous avons pour objectif de rencontrer 25 000 élèves en 2025, puis 40 000  en 2026. 

Un mot de la fin ?

Dans un contexte où la vitalité démocratique repose plus que jamais sur la compréhension et la confiance des citoyens envers leurs institutions, où les nuages s’amoncèlent autour des démocraties dans le monde, nous pensons que nous ne devons pas y voir une cause de découragement, mais au contraire une source de motivation supplémentaire de l’absolue nécessité de contribuer à faire, à notre échelle, de la démocratie l’affaire de tous !