
Rachel Delacour : L'essence d'une serial-entrepreneure à mission RSE
"Women In est une série de portraits de femmes qui, par leurs parcours, leurs personnalités, leurs engagements, investissent avec talent tous les domaines de l’entreprise, voire de la société. Certes, nous célébrons les femmes le 8 mars, mais il nous a paru important de leur consacrer un peu plus de temps, avant et après cette date symbolique, pour mettre en lumière la diversité de leurs trajectoires et valoriser la force de leur impact sociétal."
À l'occasion de la Journée internationale des droits des Femmes, le club « Au Féminin by SGPB » met en lumière une série d’interviews de femmes inspirantes, qui rayonnent dans leurs écosystèmes. Le club a été lancé il y a trois ans afin d’accompagner les femmes dans leur prise de décision patrimoniale et financière. Être une banque privée responsable, c’est accompagner la gestion de patrimoine mais aussi apporter notre contribution à une transition vers une économie plus responsable et inclusive. Nous favorisons des actions concrètes et quantifiables, illustrant ainsi notre engagement à soutenir les initiatives qui valorisent les femmes dans ce secteur. Marceline Try, responsable développement commercial chez Société Générale Private Banking, s'est entretenue avec Rachel Delacour, co-fondatrice et présidente, directrice générale de Sweep.

Rachel Delacour
Rachel Delacour, co-fondatrice et présidente directrice générale de Sweep, une plateforme de gestion des données carbone et ESG qui aide les entreprises à déployer une stratégie RSE alignée sur leurs objectifs business, est une serial-entrepreneure.
Forte d’une expérience dans la finance, elle co-fonde BIME Analytics en 2009, une solution SaaS (« Software as a Service » ou Logiciel en tant que Service) innovante de business intelligence, acquise six ans plus tard par l’entreprise américaine Zendesk. Rachel y occupe le poste de Directrice Générale avant de se consacrer à la lutte contre le changement climatique avec Sweep.
Figure féminine emblématique de la tech européenne, Rachel est business angel et membre du conseil d’administration de plusieurs startups américaines et françaises. Élue co-présidente de France Digitale en 2018, elle a également participé au programme « UBS Global Visionary. »1
Attachée à la représentation féminine dans la tech, elle soutient plusieurs startups fondées par des femmes en France et aux États-Unis et a été désignée « Fondatrice de l’année » par Xena en 2024.
1 Les « Global Visionaries » d'UBS sont des entrepreneurs influents qui s'attaquent à certains des problèmes sociaux et environnementaux les plus difficiles au monde avec des solutions novatrices. Bien qu'ils couvrent de nombreux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, notre focus est sur la Santé et le Bien-être (ODD 3), l'Éducation de Qualité (ODD 4) et l'Action Climatique (ODD 13)."
Pour commencer cette interview, Rachel, qu’est-ce qui caractérise votre parcours ?
Le sens de l’équipe en premier lieu. Vous savez, je n’ai pas de formation d’ingénieur et je ne sais pas coder. Pourtant, j’ai monté des entreprises techs très caractérisées par ces grands principes. Sweep, mon entreprise, n’échappe pas à cette règle, mais je suis très décomplexée par rapport à cela, car je suis entourée par des équipes très compétentes. Cette excellence technique est liée à une très grande loyauté. Cela constitue la meilleure combinaison pour aller plus loin. Sweep a reçu le label B Corp2, ce qui m’engage à soutenir mes collaborateurs tant d’un point de vue managérial que salarial. Je suis très attentive à leur environnement personnel. Concrètement, je soutiens mes équipes dans leurs travaux, leurs réflexions, leurs erreurs. En retour, elles m’encouragent dans mon rôle de dirigeante et fondatrice de Sweep.
Nous croyons tous à l’effort collectif ; cela nous rend plus forts, plus rapides, plus innovants aussi. J’ajoute que l’environnement climatique est assez anxiogène. Affronter cela en équipe, en « se serrant les coudes », est un sacré avantage : « on fait moins de bêtises à plusieurs ». La conscience très forte du temps long. Cela peut sembler antinomique avec l’urgence climatique, je le reconnais, mais il est important de comprendre que nous nous inscrivons dans un temps long, celui de la transformation granulaire à très haute fréquence. Il faut être rapide, mais avec le rythme d’un marathonien. Je suis parfaitement consciente que cette notion de temps long peut être mal acceptée, voire source de frustration pour les plus jeunes générations. C’est pourquoi je veille à les encourager afin que nous puissions nous inscrire dans la durée.
Une certaine empathie, je crois aussi, qui s’exprime par une écoute et un grand respect envers mes clients, mes partenaires et mes collaborateurs.
Quelles ont été vos sources d’inspiration, Rachel ?
Mon père, qui était une personne indépendante et autonome, m’a sans doute marquée. L’indépendance et l’autonomie sont des qualités essentielles lorsqu’on est entrepreneur, et je le vis pleinement au quotidien. Ma famille est en partie issue du monde agricole. Au-delà du lien charnel qui unit les agriculteurs à la terre, et dont je me sens dépositaire, je suis profondément attachée aux valeurs de labeur et d’effort qu’ils incarnent. Nous l’avons évoqué plus tôt : on n’est pas agriculteur en pointillé, mais en continu. Matin, midi et soir. Hier, aujourd’hui, demain. En semaine comme le week-end. C’est un sacerdoce, tout comme le métier d’entrepreneur.
Je suis toujours très touchée par les entreprises familiales et les valeurs qu’elles portent. Cela me renvoie au temps long dont nous parlions plus tôt. Je pense à ces entreprises qui ont écrit des sagas sur plusieurs générations, qui ont résisté à des crises et à des changements de paradigmes sans jamais disparaître. Dans ce contexte, les questions de transmission et de passation aux nouvelles générations m’inspirent et m’interpellent, tout comme le partage de valeurs que les entreprises familiales, à l’instar de la tech, ont su intégrer de manière presque naturelle.
Dans votre secteur, Rachel, quels sont les grands défis à venir ?
L’Intelligence Artificielle, bien sûr. Cela peut sembler un peu convenu, mais la précision et l’efficacité qu’elle génère sont impressionnantes et augurent de belles opportunités pour des entreprises comme la mienne. C’est un outil précieux pour les sociétés cherchant à améliorer leur compétitivité et leur efficacité opérationnelle.
N’oublions pas non plus la force d’entraînement des GAFAM3 et leur capacité à innover, notamment en matière de gestion de ressources énergétiques. À l’instar des grands énergéticiens, elles joueront un rôle certain, et nous devons en prendre la mesure.
Je pense au sujet de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et à notre capacité à faire comprendre au législateur que la démocratisation de la réglementation est saine pour notre souveraineté, tant française qu’européenne.
Vous ne craignez pas un retour en arrière avec la remise en cause de l’urgence climatique par certains ?
Je ne suis pas naïve et je perçois bien la montée de ces discours. Mais peu importe la politique : « Le coup est tiré, et nous ne reviendrons pas en arrière ».
Pour faire un parallèle, il n’y a pas si longtemps, la transformation digitale des entreprises a démontré qu’il était impossible de l’ignorer. Il en sera de même avec la gestion extra-financière, qui est désormais un enjeu majeur et primordiale.
Ces deux dernières années, de quoi êtes-vous le plus fière, Rachel ?
Sweep gère 400 millions de tonnes de carbone. C’est énorme, et pourtant ce n’est que le début. Nous devons nous interroger collectivement sur la manière de franchir ce seuil. C’est un beau challenge pour moi et mes collaborateurs. Concomitamment, nous avons reçu le statut d’entreprise à mission. Nous nous engageons tous à avoir un impact positif sur la société et l’environnement tout en poursuivant nos activités commerciales. Cela nous rend collectivement très fiers.
D’un point de vue plus personnel, mon rôle en tant que mère est de veiller et œuvrer au bien-être de mes enfants, de les aider à se sentir bien dans leurs baskets, mais aussi de les encourager à devenir, à leur tour, contributeurs au bien-être des 8 milliards d’autres personnes sur terre.
Quel est le plus gros problème des femmes de votre génération ?
Les femmes de ma génération sont parfois encore dédiées au projet famille/couple/enfant. À cela s’ajoute un déséquilibre fréquent dans la construction d’un patrimoine au sein d’un couple, ce qui peut fragiliser les femmes sur le long terme. Devenir entrepreneure, ou prendre sa carrière en main, c’est non seulement créer son indépendance, mais aussi construire sa liberté patrimoniale et financière, quels que soient les aléas de la vie. C’est un message que je tiens à rappeler aux femmes de ma génération.
Pour finir, Rachel, quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune femme/homme qui réfléchit à sa carrière ?
Se former. L’entrée dans la vie active n’est pas la fin de l’apprentissage. Les jeunes gens qui arrivent sur le marché du travail ont accès à une offre de formation absolument phénoménale. C’est une chance, surtout avec les grandes universités mondiales qui délivrent des cours en ligne gratuits. Il faut en profiter et apprendre, à mieux utiliser son temps pour exister et se construire, en dehors des réseaux sociaux. À mes plus jeunes collaborateurs, je conseille de se faire une place en travaillant, en se formant et en prenant du plaisir dans ce qu’ils font. Je leur rappelle aussi que l’entrepreneuriat est une formidable école de vie : « learning by doing » ou « apprendre en faisant » qui permet non seulement d’apprendre, mais aussi de mieux se connaître.
2B Corp est un label à la renommée internationale. Progressiste et exigeant, il reconnaît les bonnes pratiques des entreprises en termes d’impact social, sociétal et environnemental, et dessine un chemin de progrès et de transformation au cœur de leur modèle d’affaires.
3 L’acronyme GAFAM désigne les cinq plus grandes entreprises technologiques américaines : Google, Apple, Facebook (désormais Meta), Amazon et Microsoft.
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