
L'éducation: une puissante arme
En bref
L’éducation permet aux membres les plus défavorisés de la société de sortir de la pauvreté. Il est également crucial de donner aux travailleurs les compétences nécessaires pour faire face aux conditions de travail du 21ème siècle.
D’après l’ONU, l’amélioration de l’accès à l’éducation est l’un des principaux moyens d’atteindre ses objectifs de développement durable à long terme. Elle estime que l’éducation génère un excellent retour sur investissement (elle rapporte 10-15 dollars pour chaque dollar investi). D’après les chiffres de l’UNESCO, cependant, 263 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et 758 millions de jeunes et d’adultes sont illettrés. Ce problème est particulièrement prégnant chez les jeunes filles et les femmes. Atteindre l’objectif que s’est fixé l’ONU d’une éducation primaire et secondaire universelle d’ici à 2030 constituera un défi insurmontable pour de nombreux pays.
Pour relever ce défi, l’ONU reconnaît qu’il est important d’encourager le secteur privé à investir des ressources dans le développement d’outils et d’installations pédagogiques. Mais les besoins d’investissement sont colossaux. Dans son rapport « Learning Generation » publié récemment, la Commission pour l’éducation mondiale a estimé qu’il faudra augmenter les dépenses consacrées à l’éducation de 1 200 milliards de dollars par année aujourd’hui à 3 000 milliards de dollars d’ici à 2030 (en prix constants) dans l’ensemble des pays à revenus faibles et intermédiaires. Si ces capitaux proviendront pour l’essentiel des budgets nationaux et d’organisations multilatérales, les initiatives du secteur privé seront indispensables.
L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde - Nelson Mandela
Les économies développées sont confrontées à des problèmes très différents mais tout aussi graves. Le futuriste Thomas Frey a estimé que 2 milliards d’emplois pourraient être menacés par l’automatisation et la robotique d’ici à 2030. Si ces estimations ne sont que pures suppositions, il semble évident que des compétences très différentes seront requises pour faire face à un marché du travail en rapide mutation, mais aussi que le rythme de cette transformation imposera une requalification permanente des travailleurs tout au long de leur vie professionnelle. Déjà, environ 40 % des employeurs à travers le monde déclarent trouver difficile de recruter des personnes ayant les compétences requises.
Comme nous l’avons souligné ces derniers trimestres, les mesures de productivité ne cessent de reculer dans le monde entier. La solution consiste en partie à investir dans le capital physique, mais elle devra également reposer sur des investissements dans le capital humain au travers de l’éducation.
Quelles opportunités s’offrent aux entreprises ?
La croissance est observée pour l’essentiel dans la technologie éducative (EdTech) dont EdTechxGlobal estime qu’elle s’élèvera à 17% par an d’ici à 2020. Cette dernière s’étend des périphériques matériels (routeurs et réseaux, tablettes et ordinateurs) au contenu et aux logiciels, comme dans les cours en ligne ouverts à tous (MOOC). Elle offre la possibilité d’accéder aux meilleurs professeurs au monde dans les endroits les plus reculés. Pourtant, d’après Citi, le marché de l’éducation (qui représente 5 000 milliards de dollars) n’est numérisé qu’à hauteur de 2 % aujourd’hui.
Mais des opportunités existent également pour les universités et les écoles privées, en particulier celles qui vont de la maternelle à la terminale dans de grands pays avides d’éducation comme la Chine, l’Inde et le Brésil, mais aussi pour les entreprises construisant et exploitant des logements et des résidences pour étudiants, et bien évidemment pour les éditeurs traditionnels et les fournisseurs de manuels et de matériel pédagogique.