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Avec l'économie bleue, l'avenir se jette (enfin) à l'eau

C'est une règle d’or connue de tous les marins : une fois au large, l’humilité est la mère de toutes les vertus. Humilité, bien sûr, devant l’immensité et l’imprévisibilité de ces flots qui tapissent 72 % de la surface de notre planète. Humilité, aussi, parce que « nous devons tout à la mer », comme l’explique l’illustre navigatrice Maud Fontenoy dans son dernier livre1 : « La vie est née il y a quatre milliards d’années dans les profondeurs du Grand Bleu. Nous dépendons tous de ce qu’il nous offre gracieusement : oxygène, nourriture, eau, médicaments, énergies, biocarburants, métaux rares… Ses ressources sont immenses. » Véritable poumon de l’humanité (ils fournissent la moitié de l’oxygène que nous respirons), les océans sont aussi une pompe à carbone déterminante à l’heure du changement climatique, puisqu’ils absorbent 30 % du COgénéré par nos activités.

Serait-ce cette humilité qui a fini par nous aveugler ? « La mer, pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos lorsqu’ils regardent la plage », aimait à plaisanter, en son temps, une autre légende des océans, Éric Tabarly.

Une manière d’ironiser sur notre incapacité à apprécier ces ressources à leur juste valeur, y compris économique – si tant est que nous ayons seulement connaissance de leur existence : à peine 230 000 espèces marines sont aujourd’hui identifiées, sur les 2 millions et plus qui existent, selon les estimations. Une sacrée erreur d’appréciation, rappelle l’historien et économiste Christian Buchet, éminent spécialiste des questions maritimes, par ailleurs membre de l’Académie de marine : « De tout temps et en tous lieux, le fait de se tourner vers la mer a conduit à une logique de succès économique. »

« L’une des plus grandes opportunités de notre époque »

C’est en substance ce qu’a démontré un important projet de recherche, intitulé « Océanides », qui a mobilisé plusieurs centaines de chercheurs internationaux, appelés à interroger le poids de la mer dans l’histoire de l’humanité. Leur conclusion a été sans appel : les civilisations qui ont osé prendre le large se sont développées plus vite que celles qui sont restées sédentaires. « Il y a, dans le fait de partir en mer, une prise de risques et un esprit d’aventure qui sont le propre de l’entrepreneuriat », résume Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la mer, une structure créée en 2015 pour aider les entreprises et l’ensemble des acteurs concernés à prendre en compte l’océan dans leurs différentes opérations. Parmi les actions en faveur de la protection des écosystèmes marins, la Fondation a créé un outil baptisé « Référentiel Océan », qui permet d’évaluer concrètement l’impact de leurs activités économiques.

Ces travaux ont aussi le mérite de dépasser l’éternelle dialectique opposant environnement et économie. Autrement dit, il n’y a plus à choisir entre préservation ou développement. « Pendant trop longtemps, nous avons pensé qu’il existait un faux choix entre la protection des océans et la production. Plus maintenant. La construction d’une économie océanique durable est l’une des plus grandes opportunités de notre époque2 », affirmait fin 2020 le Panel océanique, qui regroupe plusieurs pays côtiers.

Trois questions à Diony Lebot

L’urgence est systémique et il est impératif que les différents acteurs se parlent

Quel rôle la finance peut-elle jouer pour rendre plus durable l’économie bleue ?

Le secteur financier intègre de mieux en mieux les enjeux maritimes dans sa démarche RSE globale. Il agit de multiples façons, en proposant des solutions de financement et d’investissement spécifiques, mais aussi en sensibilisant les professionnels à la biodiversité et au rôle des océans dans la régulation du climat.
Il doit aussi poser des conditions, voire adopter des démarches d’exclusion – comme avec la sortie du charbon pour le climat – en refusant, par exemple, de financer certaines formes de pêche non respectueuses des écosystèmes. L’urgence est systémique et il est impératif que les différents acteurs se parlent. Cela peut passer par des coopérations entre public et privé ou par des accords internationaux, comme le font les banques avec les Principes de Poséidon pour le transport maritime.

Quel est l’impact du transport maritime et comment le réduire ?

Le commerce mondial emprunte à plus de 80 % la voie maritime.

Les émissions carbone du secteur maritime représentaient 1 milliard de tonnes environ, soit 2,5 % des émissions totales. L’Organisation maritime internationale veut réduire de 50 % les émissions carbone du transport maritime international d’ici à 2050 par rapport à 2008. Pour y contribuer, Société Générale a soutenu la mise en place des Principes de Poséidon, un accord global faisant de la décarbonation de la motorisation des navires un critère clé dans l’octroi d’un crédit par une institution financière. Elles sont 24 à avoir rejoint le mouvement depuis sa création, en 2019. Cela représente plus de 150 milliards de dollars de prêts à l’industrie du transport maritime.

Quelles sont les autres actions menées par Société Générale pour protéger les océans ?

En tant que membre de l’association française des Entreprises pour l’Environnement, nous avons été à l’origine de sa commission Océan, destinée à accroître la prise de conscience du monde économique. Fin 2020, nous avons pris part à l’initiative menée par Bank of China visant à émettre des blue bonds, une première en Asie. Elle a permis de lever 942 millions de dollars pour la protection des océans. Enfin, Société Générale est présente dans les activités de pêche et d’alimentation issue de la mer, dans le tourisme nautique... Notre expertise, la recherche et développement et les solutions d’accompagnement que nous mettons en œuvre représentent un puissant levier pour contribuer concrètement à la transformation des activités de nos clients dans ces domaines où Société Générale se positionne comme acteur de finance durable.

La mésaventure de l’Ever Given, porte-conteneurs échoué dans le canal de Suez, l’a rappelé : plus de 80 % des produits que nous consommons transitent par voie maritime.

L’économie bleue, un enjeu international

Plusieurs institutions internationales ont pris le relais pour analyser le potentiel concret de cette nouvelle économie de la mer, appelée « économie bleue ». Un concept qui désigne « l’utilisation durable des ressources océaniques en faveur de la croissance économique, de l’amélioration des revenus et des emplois et de la santé des écosystèmes océaniques », selon la définition établie par la Banque mondiale.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que la contribution annuelle des océans était de l’ordre de 1 500 milliards de dollars en 2010, soit environ 2,5 % de la valeur ajoutée brute mondiale. Ce chiffre « pourrait largement doubler et franchir la barre des 3 000 milliards de dollars » d’ici à 2030. Si les océans étaient un pays, son PIB en ferait tout simplement la septième puissance économique mondiale3, calculait pour sa part le WWF en 2015. Il évaluait à 24 000 milliards de dollars le capital total des océans.

C’est dire si ceux-ci jouent déjà un rôle considérable dans le système économique mondial, que ce soit à travers la pêche, le tourisme ou le transport maritime. La mésaventure de l’Ever Given, ce porte-conteneurs échoué au printemps dernier dans le canal de Suez, l’a rappelé, en paralysant le commerce mondial pendant plusieurs jours : plus de 80 % des produits que nous consommons transitent par voie maritime. Moins visibles mais tout aussi essentiels, les câbles sous-marins assurent, quant à eux, 99 % des flux numériques intercontinentaux grâce à un réseau total de 1,2 million de kilomètres. Deux chiffres qui mettent en relief une même réalité : qu’il s’agisse de marchandises ou d’informations, qu’ils aient lieu à la surface des eaux ou bien dans les profondeurs sous-marines, la majorité des échanges mondialisés dépendent aujourd’hui directement des océans.

En Europe, le bleu et le jaune du drapeau donnent bien du vert

L’Union européenne l’a bien compris, elle qui a fait de l’économie bleue l’un des axes prioritaires de son Pacte vert européen. « Pour que l’avenir soit réellement vert, nous devons donc aussi le voir en bleu4 », rappelait récemment Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche. Dans un rapport publié en 2020, la Commission européenne estimait que les performances, en forte croissance, de l’économie bleue généraient 750 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour environ 5 millions d’emplois (chiffres de l’année 2018). Principaux moteurs de cette croissance : le tourisme côtier et l’énergie éolienne en mer, dont les emplois ont été multipliés par neuf en moins de dix ans.

Dotée, depuis les accords de Montego Bay (1982), du deuxième territoire maritime au monde derrière les États-Unis, la France dispose d’un potentiel immense dans tous ces secteurs. « C’est même celui qui est le mieux ventilé géographiquement et qui offre donc le plus d’opportunités », assure Christian Buchet.

De fait, la Fondation de la mer a démontré, dans un rapport réalisé avec le Boston Consulting Group, que la mer représentait déjà une part substantielle du PIB hexagonal (14 %).

Avec un poids évalué à 270 milliards d’euros par an, le secteur maritime fait bien mieux que l’automobile ou l’aéronautique. Le paradoxe, c’est que ce potentiel est totalement sous-estimé. Sabine Roux de Bézieux souligne ainsi l’absence de ces préoccupations dans le débat public et a fortiori dans les politiques économiques :  « La France est un grand pays maritime par son histoire, sa géographie et ses débouchés économiques mais elle l’ignore complètement ! » Une erreur que Christian Buchet, ancien secrétaire général du Grenelle de la mer en 2009, appelle à réparer très vite : « Il faut comprendre que la mer constitue aujourd’hui notre meilleure assurance-vie. Elle contient la quasi-totalité des solutions pour un avenir désirable. »

La France est un grand pays maritime par son histoire, sa géographie et ses débouchés économiques mais elle l’ignore complètement !

Une nouvelle vague de promesses

À commencer par la santé, où les biotechnologies marines représentent sans nul doute l’un des secteurs les plus prometteurs. En 2019, le site spécialisé BioTech Bourse calculait ainsi que les 820 entreprises de biotechnologies cotées en Bourse représentaient désormais plus de 1 000 milliards de dollars de capitalisation globale5. Que l’océan constitue une formidable trousse à pharmacie, cela n’a rien de nouveau – le premier traitement de lutte contre le sida n’était-il pas issu du sperme de hareng ?

À présent, les start-up se multiplient, comme les projets de recherche. En France, la société Hemarina travaille sur un ver marin qui pourrait devenir un formidable transporteur d’oxygène, tandis que ManRos Therapeutics s’intéresse à l’étoile de mer dans la lutte contre le cancer ou la mucoviscidose. Au Portugal, l’entreprise Sea4Us mise sur des éponges de mer pour développer des antalgiques contre les douleurs chroniques.

Autre marché, autres perspectives : les énergies marines renouvelables (EMR). Dans un rapport publié en mars 2020, l’association Ocean Energy Europe (OEE) indiquait que la puissance installée des énergies marines sur notre continent avait augmenté de 25 % en 2019. En France, la filière des EMR a représenté, à elle seule, 1,5 milliard d’euros d’investissements en 20206. À côté des éoliennes offshore, en plein essor – plus de 5 000 étaient connectées au réseau européen à la fin de l’année 2020 –, plusieurs technologies se développent. C’est le cas de l’hydrolien, cette énergie produite à partir des courants ou des marées. La filière française compte plusieurs PME, telles que HydroQuest, Eel Energy ou Sabella, dont les prototypes de turbines, actuellement à l’essai, sont porteurs d’espoirs.

Au pays de Galles, l’entreprise suédoise Minesto teste un kite hydrolien, une sorte de cerf-volant sous-marin capable d’opérer efficacement avec des courants à faible vitesse. L’énergie osmotique est fondée sur un différentiel de salinité entre l’eau douce et l’eau de mer, leur rencontre dans les estuaires pouvant offrir d’importantes quantités d’énergie. À l’heure actuelle, elle n’affiche pas la même maturité mais elle n’en possède pas moins un vrai potentiel disruptif. La start-up Sweetch Energy a récemment levé plus de 5 millions d’euros destinés à un premier site pilote de production d’électricité, attendu pour 2023.

Le tournant de l’économie bleue pourrait aussi bouleverser des secteurs plus traditionnels, à commencer par l’alimentation. Compte tenu des prévisions démographiques (11 milliards d’êtres humains en 2100), l’aquaculture est vouée à jouer un rôle primordial, notamment dans la filière des algues. Si la production augmente partout dans le monde, les statistiques de la FAO montrent que, au cours de la dernière décennie (2008-2017), les principaux fournisseurs au niveau mondial étaient la Chine et l’Indonésie, qui contribuaient à 91 % de la production hors UE. Plus inattendu, peut-être : le secteur de la construction voit s’ouvrir de nouvelles perspectives avec la nécessité d’adapter le littoral aux évolutions climatiques mais aussi à la forte pression démographique, qui s’y accroît.

« En 2025, 75 % de la population mondiale se concentrera sur une bande littorale de 75 km de large. On va vers un New Deal de la construction en mer », annonce Christian Buchet. Une entreprise comme Bouygues s’y prépare déjà en expérimentant des chantiers de « quartiers flottants », comme à Monaco, où le groupe travaille sur une extension de 6 hectares sur l’eau – un contrat s’élevant à 2 milliards d’euros.

Un changement de cap écolo pour l’industrie maritime ?

Les secteurs plus traditionnels de l’industrie maritime n’échappent pas à ce vent de modernisation et, à court terme, c’est probablement dans ces domaines que l’on trouvera les plus gros marchés. « Les infrastructures portuaires et le transport maritime n’ont pas d’autre choix que de se renouveler et de décarboner leurs activités. Il y a beaucoup de recherches sur les carburants, les modes de propulsion, etc. », explique Sabine Roux de Bézieux. On pense évidemment à l’hydrogène mais pas seulement : la jeune société Aqualines vient de s’installer à Bayonne pour développer ses drôles de navires, sortes d’hydroglisseurs, mi-avions, mi-bateaux, fondés sur la technologie dite « à effet de sol ».

Un projet hors normes, suivi de près par bon nombre d’opérateurs de transport.

Et si, en matière de transport maritime, le meilleur exemple venait tout simplement… du sport ? Dans le monde prisé de la course au large, les choses évoluent également très vite. Début juillet, François Gabart, le « petit prince des mers », a mis à l’eau son tout nouveau trimaran, le SVR-Lazartigue, construit par sa propre écurie (MerConcept) et présenté comme un monstre d’innovation dans tous les domaines – production d’énergie, propulsion, design de la coque, etc. « Toutes ces avancées vont inspirer le transport maritime à moyen terme, en l’aidant dans sa conversion écologique », veut croire Sabine Roux de Bézieux, qui a assisté à la présentation du bateau. Cet automne, un autre skipper, Romain Pilliard, envisage de tenter le record du tour du monde à l’envers à partir du célèbre trimaran d’Ellen MacArthur, retapé pour l’occasion en respectant les préceptes de l’économie circulaire. Une bonne façon de démontrer qu’en mer l’humilité n’empêche pas l’ambition ! 

Sources :
1. La Mer au secours de la Terre, éditions Belin, 2021.
2. Communiqué de presse, 2 décembre 2020.
3. Voir le rapport L’Économie de la mer en 2030 publié en 2017.
4. Communiqué de presse, 17 mai 2021 : « Le Pacte vert pour l’Europe, développer une économie bleue durable dans l’Union européenne ».
5. Référence : http://biotechbourse.fr/les-biotechs-francaise-europe-dans-le-monde-en-2019/.
6. Observatoire des énergies de la mer, synthèse des résultats 2021.